Marché immobilier : les signaux du redressement !
Le marché immobilier semble retrouver des couleurs, selon la dernière note de conjoncture du site Immonot.com, premier portail immobilier notarial de France, enrichie de l’analyse du professeur Bernard Thion. En effet, après plusieurs mois marqués par la chute des transactions et une contraction du pouvoir d’achat immobilier, les signaux d’un redressement se confirment, portés par la stabilité des taux d’intérêt et des prix. Éclairage.

Depuis l’automne dernier, les courbes commencent à se redresser sur le marché de l’immobilier, lentement mais sûrement.
Le début de l’année 2025 affiche, notamment, une légère amélioration, avec une augmentation du nombre de ventes dans l’ancien, qui passe de 780 000 à 794 000, selon le site Immonot, citant des données Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). De même, les mises en chantier reprennent modestement, atteignant 294 000 sur douze mois glissants.
« Le contexte global reste fragile » (Arthur Pinel, notaire à Pacé, Ille-et-Vilaine)
Plus significatif encore : le moral des professionnels du secteur se redresse. D’après l’enquête menée par Immonot auprès de son réseau national de notaires, la proportion d’experts anticipant une augmentation de l’activité grimpe de 29 % en février à 44 % en avril.
Symétriquement, ceux prévoyant une baisse du volume d’activité sont désormais 22 %, contre 24 % deux mois plus tôt.
Arthur Pinel, notaire à Pacé, près de Rennes, illustre cette prudente lueur d’optimisme : « On constate effectivement une reprise des volumes de vente depuis mi-janvier. Mais le contexte global reste fragile, et toute rechute n’est pas à exclure. »
Stabilisation des prix
Du côté des prix, la tendance demeure globalement stable. Malgré la reprise des transactions, les notaires restent circonspects quant à une hausse significative des valeurs.
D’après le baromètre Immonot, la proportion des correspondants tablant sur une baisse des prix diminue légèrement, de 34 % à 30 %, tandis que ceux qui prévoient une hausse stagnent autour de 0 %. Le solde des opinions s’établit ainsi à -0,30, contre -0,32 précédemment.
Cette stabilité s’explique notamment par une sélectivité accrue des acquéreurs : ceux qui disposent encore d’une capacité d’emprunt suffisante peuvent se permettre de négocier, tandis que les vendeurs, longtemps en position de force, sont contraints de revoir leurs prétentions à la baisse pour conclure les ventes.
Le segment des terrains constructibles reste dans une logique similaire, avec un solde des opinions très légèrement amélioré, passant de -0,37 à -0,36.
Les commerces, en revanche, souffrent d’un climat d’incertitude accru, alimenté par les déclarations volontiers déstabilisantes du nouveau président des États-Unis. Le solde des opinions dans ce secteur passe ainsi de -0,34 à -0,48.
Le conseil des notaires : vendre avant d’acheter
Dans ce contexte incertain mais en voie de stabilisation, les notaires recommandent une stratégie de prudence.
« Il faut profiter de l’éclaircie actuelle pour revendre un bien avant d’en acheter un autre », souligne l’analyse d’Immonot. Ce conseil, simple en apparence, est validé par 94 % des notaires interrogés pour ce qui concerne les logements. Pour les terrains, l’adhésion est plus modérée (61 %), en raison d’un horizon de concrétisation plus éloigné.
Ce raisonnement s’inscrit dans une logique de sécurisation des parcours résidentiels. En effet, dans un marché encore volatile, s’engager sur un nouvel achat sans avoir sécurisé la vente de son bien actuel expose les ménages à des risques de double financement ou de baisse de prix imprévue.
Un avenir en demi-teinte, mais une dynamique relancée
Si la crise de 2023 a laissé des traces, les indicateurs du printemps 2025 suggèrent un retour progressif à l’équilibre. Mais les professionnels appellent toutefois à la vigilance : la reprise demeure fragile, dépendante des politiques monétaires, du moral des ménages, et d’un contexte international incertain.